ÉTHIOPIE - Actualité (1990-1996)

ÉTHIOPIE - Actualité (1990-1996)
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République démocratique fédérale d’Éthiopie

Politique intérieure

Le 22 mai 1990, le quotidien gouvernemental Ethiopian Herald annonce l’exécution de 12 généraux, accusés d’avoir participé à la tentative de coup d’État de mai 1989. Ces officiers avaient voulu s’emparer du pouvoir, profitant d’une visite officielle de Menguistu Haïlé Mariam en R.D.A.

Le 21 mai 1991, le président Menguistu quitte l’Éthiopie pour se réfugier au Zimbabwe. Au pouvoir depuis 1977, après avoir éliminé les autres responsables du coup d’État militaire qui avait renversé l’empereur Haïlé Sélassié en septembre 1974, il a instauré un régime de type socialiste qui s’est transformé en une dictature sanguinaire. La détente Est-Ouest et le désengagement de l’U.R.S.S. en Afrique l’ont privé de soutiens militaires indispensables. Son régime était de plus en plus menacé par l’offensive des rebelles du Front populaire de libération de l’Érythrée et du Front populaire de libération du Tigré, province du nord du pays également en lutte pour son indépendance. Après son départ, le gouvernement fait aussitôt savoir qu’il est prêt à négocier un cessez-le-feu avec les rebelles. Le 28, ceux-ci se rendent maîtres de la capitale, pratiquement sans rencontrer de résistance. Le 29, le nouveau pouvoir, voulant réprimer une manifestation en faveur de l’unité nationale, fait tirer sur la foule, causant la mort d’au moins 9 personnes.

Le 5 juillet, les délégués à la Conférence nationale réunie depuis le 1er à Addis-Abéba adoptent une charte garantissant les droits de l’homme et les libertés. Ils mettent en place un Conseil général qui fera fonction de Parlement jusqu’à l’organisation d’élections démocratiques prévues pour 1993. Le 23, le Conseil élit à la tête de l’État Meles Zenawi, chef du Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (F.D.R.P.E.), qui regroupe plusieurs partis autour des anciens rebelles tigréens. Il était président par intérim depuis la chute du président Menguistu.

Le 22 décembre 1993, des mouvements d’opposition participant à une Conférence nationale pour la paix et la réconciliation en Éthiopie réclament la formation d’un nouveau gouvernement, le processus de paix, selon eux, n’ayant pas été mené à son terme.

Le 8 décembre 1994, l’Assemblée constituante élue en juin, au sein de laquelle le F.D.R.P.E. détenait une majorité écrasante, adopte une Loi fondamentale qui introduit un système fédéral dans lequel les 9 régions définies selon des critères ethniques disposent du droit de faire sécession.

Le 7 mai 1995, les premières élections législatives multipartites organisées dans le pays sont remportées par le F.D.R.P.E. au pouvoir. L’opposition avait appelé au boycottage du scrutin. Ces élections mettent fin à la période transitoire inaugurée par le changement de pouvoir, en 1991. Le 22 août, le Parlement élit Negasso Guidada, membre de l’ethnie majoritaire oromo, à la présidence de la République, une fonction honorifique. Le 23, Meles Zenawi, ancien président de transition, est élu Premier ministre.

En octobre 1996, la destitution du vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Tamrat Layne, officiellement pour corruption, illustre les conflits existant au sein du pouvoir, sur fond de lutte contre les divers mouvements rebelles que l’Éthiopie accuse le Soudan de soutenir.

Vie économique

En mars 1990, le président Menguistu, abandonnant les principes marxistes, annonce un changement radical de régime économique. Toutefois, les capitaux étrangers ne se manifestent pas, et l’aide internationale se limite à l’aide alimentaire.

En 1992, l’aide internationale permet d’atténuer les épreuves liées à l’insécurité, à la désorganisation administrative et, surtout, à 18 années de régime marxiste-léniniste. Elle est orientée vers la reconstruction du pays et son retour à l’économie de marché.

En 1993, la production amorce une remontée, après 3 ans de déclin. La mise en œuvre progressive du programme de stabilisation s’est traduite par un accroissement des recettes fiscales et une réduction du déficit budgétaire et de l’inflation. Les exportations de café progressent.

En 1994, une pluviométrie finalement suffisante écarte la menace de famine et permet d’accroître les exportations de café, dont les cours sont en hausse. Le pays connaît toutefois une situation alimentaire très précaire et ne survit que grâce à l’aide internationale. Les réformes structurelles demandées par le F.M.I. tardent à être engagées.

En 1995, le processus de privatisation industrielle démarre, avec la vente de 12 entreprises, sur un total programmé de 144. La privatisation des terres, en revanche, est ajournée. La restructuration de la fonction publique se poursuit. La capacité productive des entreprises s’améliore. Le revenu par habitant, environ 100 dollars par an, reste toutefois l’un des plus bas au monde.

En octobre 1996, constatant les bons résultats de l’économie éthiopienne, le F.M.I. accorde à Addis-Abéba une facilité d’ajustement structurel renforcé de 127 millions de dollars sur 3 ans. En contrepartie, le gouvernement s’engage à baisser les taux d’intérêt et à libéraliser le contrôle des changes. La croissance reste élevée et l’inflation demeure faible. L’assouplissement du Code des investissements doit faciliter les projets de développement des infrastructures programmés par le gouvernement.

Relations internationales

Les 24 et 25 mai 1991, un pont aérien permet d’emmener en Israël 14 400 juifs éthiopiens, les Falachas. Ils rejoignent les 23 000 Falachas qui ont déjà été transportés en Israël depuis 1984. Le 28, un accord de cessez-le-feu est conclu à Londres, sous l’égide des États-Unis, entre le gouvernement et la rébellion regroupée au sein du F.D.R.P.E. L’accord prévoit l’organisation d’élections libres et d’un référendum d’autodétermination pour fixer le sort de l’Érythrée.

Du 23 au 25 avril 1993, 99,8 p. 100 des habitants de l’Érythrée se prononcent par référendum en faveur de l’indépendance de leur pays, qui est officiellement proclamée le 24 mai.

En mars 1994, le Club de Paris s’engage à fournir à l’Éthiopie une aide de 1 milliard de dollars pour 1994-1995. Parallèlement, le pays demande une aide alimentaire d’urgence à la communauté internationale.

Le 26 juin 1995, le président égyptien Hosni Moubarak est la cible, à Addis-Abéba, d’un attentat revendiqué, le 4 juillet, par la Jamaa Islamiya, organisation intégriste égyptienne. Cet attentat provoque une dégradation des relations entre l’Éthiopie et le Soudan, soupçonné de soutenir le terrorisme islamiste.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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